Photographie d'un chien errant, dans la neige.

Et comme toujours, le Loup n’y est pour rien

Cela fait une semaine que leurs deux chiens ont quitté la demeure de Sébastien et Dorothée Saint-Gérard, au Pizou. Personne ne les a aperçus depuis qu’ils ont massacré douze moutons, au total, sur la commune voisine de Saint-Antoine-sur-l’Isle, en Gironde. Quelques jours auparavant, ils avaient semé la panique dans un poulailler. Mathieu Besson, maraîcher au Pizou, se souvient encore de sa frayeur : « C’est une voisine qui m’a prévenu. Je suis entré à l’intérieur du poulailler. Ils m’ont foncé dessus, je me suis jeté à terre et ils se sont enfuis. » Laissant sur le sol une trentaine de poules pondeuses qu’il élève en bio pour le compte des Amap.

Dorothée et Sébastien Saint-Gérard sont atterrés. Cela faisait quatre ans, l’âge des chiens, qu’ils vivaient avec leurs animaux. « C’est la première fois qu’ils s’attaquent à d’autres bêtes. Nous avons signalé leur disparition à la mairie du Pizou et à la gendarmerie de Montpon le jour même, le 5 avril », raconte le couple. Parce qu’ils se méfiaient.

Un troisième chien abattu

Quelques jours auparavant, les chiens avaient en effet déjà fugué. À ce moment-là, ils étaient trois. L’un des chiens a attaqué le troupeau d’un éleveur du Pizou. L’animal a été abattu d’un coup de fusil.

«C’était le 30 mars. Une dame nous a ensuite ramené les deux autres. Ils ne portaient aucune trace de sang sur leur poil. Mais je n’ai su que quelques jours plus tard que le troisième chien s’en était pris à des moutons. C’est pour cette raison que j’ai alerté les autorités quand ils se sont de nouveau échappés en creusant sous la clôture électrifiée.»

Les deux bergers allemands courent donc toujours. Voici leur signalement : le pelage de l’un, plus grand et fin que son compagnon, est de couleur noir et feu ; l’autre est un bâtard qui ressemble à un renard. Ils n’ont pas de collier. «On est embêtés et on ne sait pas quoi faire de plus», réagissent les propriétaires, de bonne foi, qui se sont déplacés à plusieurs reprises à Saint-Antoine pour tenter de les débusquer.

Ils sont tout à fait favorables à ce qu’ils soient euthanasiés. Ou tués par un chasseur. Ça les soulagerait. Mais la loi l’interdit (1). «Nous avons des enfants en bas âge et il est certain qu’on ne les gardera pas chez nous.» Car pour l’instant, en effet, les chiens ne s’en sont pris qu’à leurs congénères. Il y a un an, également à Saint-Antoine-sur-l’Isle, deux rottweillers avaient agressé mortellement 12 brebis appartenant à Dominique et Pascal Sancier. Ce n’était pas la première fois. Des mesures avaient été prises alors, mais les chiens étaient revenus au domicile de leur maître et avaient pu être maîtrisés.

Une situation inquiétante

Le domaine des Sancier se situe à 300 mètres à vol d’oiseau du lieu du dernier massacre, lundi 9 avril. «Depuis ce jour, on rentre nos brebis tous les soirs, alors que normalement elles restent dehors à cette période», commente, inquiet, Pascal Sancier.

Lui aussi a prévenu les autorités tant à Saint-Antoine-sur-l’Isle qu’au Pizou. Selon la sous-préfecture de Libourne, chaque maire, qui est aussi officier de police municipale, dispose d’un arrêté préfectoral (article 211 du Code rural) qui lui permet d’agir. Mais les deux bergers allemands peuvent se terrer dans les bois alentour ou divaguer sur une autre commune.

Seulement, hier, c’est un cochon qui a été tué après un autre mouton la veille. Visiblement, les chiens sont toujours dans les parages. Et la situation devient inquiétante.

(1) Selon la loi, Il est interdit d’abattre un animal en errance, même supposé dangereux. De plus, le propriétaire est responsable des agissements de ses chiens. La mairie peut se retourner contre lui pour se faire rembourser des frais qu’elle aurait engagés pour les rechercher.

Source : Sud Ouest

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