Illustration des USA aux couleurs de leur drapeau national.

Echec de la réintroduction du Loup

La réintroduction du loup dans le Sud-Ouest des Etats-Unis s’est soldée par un échec tant du côté des éleveurs que des biologistes fédéraux ou des loups eux-mêmes. En cause, la pression des écologistes et le souvenir encore présent des cheptels décimés par les loups gris du Mexique.

« Je crois être un bon intendant de cette terre et la préserver pour les générations futures, mais c’est ridicule », s’emporte Ed Wehrheim, qui dirige la commission du comté Catron, au coeur du « pays des loups », à la frontière entre le Nouveau-Mexique et l’Arizona. « J’ai reçu des femmes de fermiers qui ne venaient me voir que pour se plaindre, soulignant que tout ce pourquoi leurs parents et eux avaient travaillé tombait à l’eau. »

Quatre centres d’élevage ont fermé depuis le début du programme de réintroduction du loup, et quatre autres devraient en faire de même avant l’été, explique-t-il, amer.

La région a été attaquée par la sécheresse et le prix du bétail n’est plus ce qu’il était, mais Ed Wehrheim estime que la pression des militants écologistes et le traumatisme causé par la mort de centaines de bêtes tuées ces dix dernières années par les loups gris du Mexique n’ont fait qu’aggraver les choses.

Pour les écologistes, ce sont les pratiques de pâturage qui représentent une partie du problème, le programme de réintroduction du loup ayant, selon eux, échoué à cause de la mauvaise gestion du gouvernement fédéral.

Ce programme est aujourd’hui à un tournant. Bud Fazio, qui le coordonne, espère ramener tout le monde à la table des négociations et ainsi trouver le moyen d’avancer, de soulager les craintes des écologistes et de gagner la confiance des éleveurs.

« Le problème avec les loups, c’est qu’ils provoquent des émotions, des sensations et des attitudes extrêmes », souligne-t-il. « Il doit y avoir un juste milieu, un équilibre, mais mon sentiment est que jusque-là, nous ne l’avons pas trouvé ici et que nous devons y arriver. »

Aujourd’hui, 50 loups environ sont en liberté en Arizona et au Nouveau-Mexique, la moitié de ce que les biologistes espéraient pour cette expérience.

Les autorités fédérales, les dirigeants de l’Etat et d’autres responsables impliqués dans ce programme de réintroduction doivent se réunir la semaine prochaine à Albuquerque pour la première d’une série de « conversations franches » relatives à l’avenir du programme. ces discussions porteront en particulier sur l’accord passé avec les écologistes qui met fin à la possibilité de capturer ou tuer un loup ayant tué au moins trois têtes de bétail dans l’année.

Wehrheim et l’Association des éleveurs du Nouveau-Mexique soutiennent que cet accord n’a rien changé, les loups du programme ayant déjà outrepassé ce quota, notamment dans le Middle Fork où l’on recense dix têtes de bétail tuées en deux mois.

Tout sera envisagé pour la prise en charge des loups, y compris leur suppression, a assuré Fazio.

Plus déterminé que jamais, Wehrheim a averti que cette semaine les députés du Nouveau-Mexique à Santa Fe que les éleveurs du sud-ouest du Nouveau-Mexique et du sud-est de l’Arizona ne pourraient plus accepter la présence des loups si le programme restait inchangé et si les pertes de bétail n’étaient pas indemnisées.

Aujourd’hui, aux Etats-Unis, on compte des réintroductions de loups en Arizona et au Nouveau-Mexique, mais aussi en Idaho et en Caroline du Nord.

L’expérience est aussi tentée en Europe. En Suisse, le plan loup de l’Office fédéral de l’environnement fixe à 15 le nombre de victimes que peut faire le prédateur parmi les cheptels avant d’être abattu. En Italie, des loups ont été réintroduits dans les régions alpines des Apennins et les Abruzzes.

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