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Le howling, piège à loup ?

Une vingtaine de militants pro-loups se sont retrouvés ce mardi soir sur la route des Crêtes, pour perturber les opérations de comptage des loups organisés par l’office national de la chasse et de la faune Sauvage. Un recensement qui selon eux servirait à déterminer le nombre de loups à abattre.

Membre de l’association, fervents défenseurs du loup ou simple amoureux de la nature et des animaux, tous ont répondu à l’appel lancé par Dominique Humbert, le président de l’association « Biodiversit’haies 88 ». Ils se sont retrouvés mardi soir au niveau de l’auberge des Trois fours sur la routes des Crêtes dans le but de faire du bruit dans le massif pour effrayer le loup et empêcher l’opération de recensement prévu par l’ONCFS (office national de la chasse et de la faune sauvage).

Opération de suivi du loup par hurlements provoqués

Pour procéder à ces comptages, les agents de l’ONCFS utilisent un procédé qu’on appelle les hurlements provoqués. Ils utilisent en fait des cônes de chantier dans lesquels ils imitent le hurlement du loup. En principe, si des loups se trouvent dans la zone, ils répondent, ce qui permet de les compter.

Mais selon l’association « Biodiversit’haies 88 », ces recensements n’ont qu’un seul but : déterminer le nombre de loups à abattre, c’est pourquoi Dominique Humbert a décidé d’agir : « L’Etat considère que le quota de 10% (de loups qu’il est possible d’abattre) ouvert par la convention de Berne, est un objectif à atteindre, alors que ce n’est pas du tout l’esprit de la convention. C’est à dire que, chaque année, on va s’engager sur l’élimination de 10% des loups recensés. D’où l’idée de faire en sorte que les recensements ne puissent plus avoir lieu »

Opération corne de brume

Avant de commencer, Dominique Humbert indique la marche à suivre aux militants. Répartis en petits groupes, chacun se voit attribuer une zone du massif. A pied ou en voiture ils partent avec des instruments, cor de chasse, corne de brume ou couvercle de casseroles… Direction les hauteurs où ils vont faire du bruit pour effrayer le loup afin qu’il ne puisse pas répondre aux hurlements provoqués par l’ONCFS. Une épopée bruyante qu’on a plus l’habitude de croiser à la sortie des stades que sur les chemins vosgiens.

Sur les hauteurs de la Bresse, dans le petit groupe qui accompagne Dominique Humbert l’ambiance est plutôt bon enfant. Entre les concerts de corne de brume, on profite de la balade et du coucher de soleil sur la montagne vosgienne. Une sortie conviviale que Thierry aimerait renouveler : »C’est l’occasion de marcher dans la forêt de voir des choses qu’on ne voit pas en ville, et il y a une ambiance de groupe très sympathique. C’est joindre l’utile à l’agréable ».

Après 22h00 c’est la fin de l’opération corne de brume pour Béatrice, aux cris de « vive le loup » cette bénévole rentre chez elle satisfaite. « J’espère que ça a été efficace. Il faut y croire. En tout cas on a dérangé les bêtes, c’est sur ! Je serai encore là la semaine prochaine. » Pour le reste du groupe, la nuit n’est pas terminée. L’équipe se dirige vers une autre vallée pour faire résonner les cors de chasse.

Seul l’ONCFS pourra dire si ces bruyants promeneurs ont réussi à contrarier leurs opérations de comptage. En attendant, Dominique Humbert renouvelle son appel aux militants pro-loup, pour les prochaines soirées de recensement prévues le 30 août et le 6 septembre prochain.

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Peinture de Monique Trolliet (© copyright)

Le howling est une méthode de comptage par hurlements provoqués

Biodiversit’haies 88 a raison de se méfier du but réel de cette opération. Celle-ci va permettre à l’ONCFS des compter et de localiser, plus ou moins, les loups que le ministère de l’environnement veut abattre.

Au même titre que toutes les traces de passage de loups doivent être effacées, le howling ne doit pas atteindre son but ; il en va de la survie de Canis lupus italicus !

association Le Klan du Loup

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