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Jean Lassalle : « L’Homme a fini par choisir le Loup plutôt que son espèce »

Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques, et coauteur d’un appel pour des « États généraux des campagnes françaises », est l’invité de ce 62e congrès de la FDSEA, à Bonneville. Cet élu, membre du Modem depuis sa création, a toujours bousculé la classe politique. En juin 2003, il entonne l’hymne béarnais dans l’hémicycle pendant les questions au gouvernement pour obtenir le maintien d’une gendarmerie près du tunnel du Somport. En 2006, il entame une grève de la faim pour sauvegarder plus d’une centaine d’emplois dans sa région. Issu d’une longue lignée de bergers, il se dit comme les marins qui maîtrisent la mer, un fin connaisseur du monde agricole. Sensible à la problématique de la réintroduction « des fauves dans nos montagnes ».
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DL : C’est donc ce manque de reconnaissance qui serait à l’origine de ce bras de fer entre le monde agricole et l’opinion publique face à des problématiques comme l’ours dans votre région, et le loup sur nos terres…

JL : « Oui. Tout le monde vit en banlieue. Il n’y a plus vraiment de citadins, les villes sont désertées pour des bureaux, ni plus vraiment de campagnards. Il y avait pourtant un plaisir à vivre à la ville ou à la campagne. Alors dans une société où la plupart des gens vivent dans ces banlieues, chacun a l’espoir d’un monde meilleur avec de vertes campagnes, sans pollution, sans bruit… Alors, on sublime le beau : les paysages, la biodiversité et les espèces mythiques, comme l’éléphant en Afrique, l’ours et le loup chez nous. On les réintroduit. Un petit geste pour la nature afin de fermer les yeux sur toutes les grosses pollutions qui dérangent. Et on se retrouve dans un monde, où les Hommes ont fini par choisir le loup plutôt que leur propre espèce. Dans la banlieue, on voit le berger qui veut tuer le loup uniquement pour sauver son petit troupeau. Et on se dit : « il est déjà dans un endroit paradisiaque à la montagne, et il en veut encore plus. Sans parler des primes qu’il reçoit pour ça ». Le paysan doit retrouver sa dignité pour se faire comprendre. »

Le Dauphiné Libéré

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