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Loups pistés (suite)

Fin de la mission du trappeur américain qui a formé les Français à la capture

Le Mercantour court toujours après ses loups

Le loup y était mais il ne s’est pas laissé attraper. A ce jour, seuls quelques renards et un chien ont été retenus dans les pièges posés depuis trois semaines dans la haute vallée de la Tinée, au cœur du parc du Mercantour, à la frontière avec l’Italie. La meute transfrontalière s’est approchée ­ les traces sont là ­, les animaux ont reniflé les pièges posés par Carter Niemeyer, pionnier de la réintroduction du loup dans les Rocheuses, qui forme les équipes françaises depuis la mi-octobre. Mais aucun n’a pu être capturé ni équipé du collier GPS qui permettra de les localiser. L’étude «Proies-prédateurs», conduite sous l’autorité du ministère de l’Ecologie, par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et le parc national du Mercantour, observe le comportement du loup et notamment son impact sur les populations d’ongulés sauvages.

Piège à lacet.

Mais même le géant américain ­ il mesure 2,05 m pour 120 kg ­, qui a capturé en trente ans quelque 200 loups, n’est pas maître du jeu face à un tel prédateur, dans un milieu alpin différent des Rocheuses, et dans un parc où l’homme est omniprésent. D’autant que Niemeyer a été contraint de délaisser son outil de capture usuel, le piège à mâchoires de caoutchouc, pour le piège à lacet, le seul homologué par l’Union européenne. Or celui-ci se révèle «beaucoup plus difficile à régler en fonction du poids de l’animal à piéger, plus long et compliqué à installer et paradoxalement, plus dangereux pour le loup car sans dispositif de sécurité pour l’empêcher de se blesser  une fois pris», explique-t-il. «Et inutilisable en cas d’humidité», ajoute son assistant français, Antoine Nochy. Or il a beaucoup plu dans le Mercantour ces derniers jours !»

Niemeyer repart dans les Rocheuses dans quelques jours. Aussi les responsables de l’étude ont-ils décidé de suspendre temporairement le piégeage en attendant son rapport d’expertise et ses préconisations. «La neige arrive, l’hiver avec les sols gelés n’est pas forcément une meilleure période pour piéger», souligne Thierry Boisseaux, directeur du parc du Mercantour. L’autorisation de capture accordée par le ministère de l’Ecologie court de toute façon jusqu’à fin avril.

« Actes de séduction ».

Le piégeage de loups à but scientifique est une première en France alors que l’Italie le pratique depuis trente ans. La coopération franco-américaine a comblé les participants. Les agents de l’ONCFS ou du Parc ont pu glaner auprès de Niemeyer des «trucs» de terrain : les leurres olfactifs (un filtre à café trempé d’urine de loup posé sur le piège) pour attirer l’animal, ou le port de genouillères ou de peaux de bête durant la pose d’un piège pour ne pas imprégner le sol d’odeur humaine. «L’expérience a confirmé la difficulté du piégeage», ajoute Thierry Boisseaux. En trente ans, les Italiens n’ont capturé que 19 loups.» Patrick Degeorges, chargé de mission Faune-Flore au ministère de l’Ecologie, attend de la capture «une meilleure connaissance du prédateur, de sa dynamique de déplacement».

Niemeyer, lui, est enchanté par cette expérience alpine qui met à l’épreuve son art du piégeage, «cet acte de séduction et de trahison», note son assistant. Un travail de longue haleine aussi : l’étude «Proies-prédateurs» se poursuit jusqu’en 2010.

Eliane PATRIARCA/Libé 04.11.06
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Lire notre précédent article sur le sujet en cliquant ici

association Le Klan du Loup

Commentaires sur l’article « Loups pistés (suite) »

4 réponses

  1. C’est bien que ce piegeage soit reculé, au moins les loups pourront souffler un peu ou encore partir de la région. 

  2. Un petit bonjour en passant, je suis bousculée dans mon programme , je reviendrai ce soir lire ce texte…BONNE SEMAINE AMITIESFRANNY

  3. Mais qu’ils foutent la paix aux loups, il y a des problèmes des vrais chez en ce moment , bien plus importants que les quelques loups qui tentent de survivre ici.

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