Photographie d'une statue représentant la Justice, avec les yeux bandés, le glaive et la balance.

Le tueur de Loup au tribunal (appel)

Cour d’Appel : La culpabilité du berger tueur du loup réclamée par accusation et associations

CHAMBÉRY : Une incontournable « rectification de tir ». Imposée par une application simple et stricte de la loi interdisant, à la fois, l’ouverture du feu sur un chien errant et sur un loup, espèce protégée.

Sur ce mode de l’issue inéluctable, l’accusation comme les cinq associations de protection des animaux, parties civiles, ont réclamé, hier devant la cour d’appel, la condamnation du berger qui a abattu un loup pendant l’été 2005. Il avait été relaxé en première instance.

1 000 € d’amende ont été requis contre lui par le substitut général, Pierre-Yves Michau, au ministère public. Son «imprudence et sa négligence d’avoir fait feu en direction d’un animal dont il ne s’était pas assuré que ce n’était pas un loup» emportant, à coup sûr, sa culpabilité. «Pour que son geste ne soit pas imité, pour qu’il ne soit pas répété», a-t-il précisé. Et pour que l’équilibre précaire entre un loup contenu par des « tirs autorisés » et la permanence de l’activité d’élevage ovin en montagne ne soit pas rompu.
Denis Dupérier, 56 ans, l’alpagiste, a toujours clamé sa bonne foi et sa surprise de non-chasseur d’avoir réussi un tel impact à une telle distance.

« Persuadé que c’était un chien »

«J’ai visé, j’ai tiré. J’étais persuadé que c’était un chien, la nuit tombait, il allait manger ma chèvre». Il avait trouvé l’assaillant «bizarre». Après. Comme son frère, Pierre, 54 ans, qui devait transporter la carcasse jusqu’aux marches des officiels, sûrs jusque-là de la totale absence du prédateur dans ce massif. totale de l’accusation et des parties civiles. Sur la qualité suspecte de tir, d’abord. Sur la non-idenfication hasardeuse de la cible ensuite. Sur la méconnaissance incroyable de la législation des deux frères, tous deux actifs agricoles. «Ce jugement est résolument dangereux», a conclu Me Sébastien Goguel, de ce côté-là de la barre. «Il revient à dire : si vous n’êtes pas chasseur, si vous abattez un loup sans témoin, si vous racontez que vous l’avez pris pour chien, alors, ce sera bon, vous serez relaxé».

La messe est loin d’être dite, en revanche, d’après Me François Bern, à la défense. Selon lui, l’article L 427-9 du code de l’environnement autorise le propriétaire ou le fermier à détruire, même avec des armes, des bêtes fauves portant atteinte à ses propriétés. «C’est le droit du berger, le devoir j’ai envie de dire, fondamental, ancestral, de neutraliser un chien errant qui s’en prend à son troupeau». Appliqué, estime-t-il, en l’espèce, par Denis Dupérier, et reconnu par le premier juge.
13 000 € de dommages et intérêts sont sollicités des deux frères par les associations. La confirmation de la condamnation de Pierre Dupérier, passé au second plan, a été demandée et sa relaxe également plaidée.

La cour prononcera son arrêt le 11 janvier [2007].

Frédéric CHIOLA
klan_loup_justice

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association Le Klan du Loup

Commentaires sur l’article « Le tueur de Loup au tribunal (appel) »

1 réponse

  1. Je n’aimerais pas être à la place des juges pour délibérer sur une telle affaire, comment savoir si le mec était de bonne foi ou pas; les lois sont contradictoires d’un côté tu peux te défendre en cas où une bête fauve attaque ton troupeau et de l’autre côté certaines fauves sont des espèces protégées comme le loup et tu ne devrais jamais tiré dessus …. Quel pagaille !!!!  Je suis très curieuse de connaître la décision finale amitiés

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