Emoji "fou".

Bergers, chasseurs et éleveurs bloquent un transport …de Loups

16 loups en tournage qui dérangent

La Louvetière. Le creux du loup. Le pas du loup. Le plateau des Glières ne manque pas de lieudits qui rappellent une très ancienne présence de cet animal dans la région.

Le loup qui a fait son retour en 2004 sous l’apparence d’une louve nommée aujourd’hui Monica, et photographiée en janvier dernier, est loin de faire l’unanimité. Hier, Monica ne se doutait pas que dans la vallée, à Thorens-Glières plus précisément, elle était un sujet de discorde et l’objet d’une rencontre incongrue… celle d’un directeur de production et de bergers. Chasseurs locaux avec leur représentant fédéral, adhérents des syndicats ovin et caprin de Haute-Savoie, tout simplement éleveurs et bergers n’apprécient pas la présence de Monica. C’est rien de le dire. « Nous n’avons pas été avertis du tournage d’un film qui met en scène 16 loups importés sur le plateau. C’est ce qui nous a mis en colère » explique Anne Serre, la présidente du syndicat ovin. Tout ce monde a alors décidé, hier, de bloquer symboliquement deux véhicules qui montaient trois animaux sur le plateau. Le directeur de production est sur place. « Je comprends leurs inquiétudes mais ce film ne délivre pas de message écologique, c’est une comédie familiale » se défend-il, prudent. Les loups sont destinés au tournage d’un film dont l’autre vedette est Laetitia Casta. Ils resteront sur le plateau une dizaine de jours. Le blocage a duré une petite demi-heure sous les yeux des habitants de Thorens étonnés de voir autant de gendarmes gradés et de journalistes affairés.

Anne Serre tempête: « C’est une occasion de dénoncer une fois encore la présence du loup dans la région. C’est une provocation d’amener 16 bêtes dressées, sur un site qui connaît des attaques depuis 3 saisons d’estives consécutives. » Les chasseurs sont dans leur rôle: « Il faut déclasser le loup (NDLR: ne plus le considérer comme animal protégé) et s’ils provoquent des dégâts, l’éliminer. » Si le loup n’a pas de prédateurs, en voilà qui s’inscrivent sur la liste en premier.

Les bergers ont vu, depuis 3 ans, leurs conditions de travail se transformer avec obligation de se protéger. Au programme: clôtures électriques dans les alpages, chiens de garde et présence humaine continue. Difficile à supporter pour des éleveurs haut-savoyards dont les troupeaux sont souvent de petites tailles. Certes, les pouvoirs publics mettent la main à la pâte et les indemnisations sont prévues si l’attaque du loup est constatée. Mais là n’est pas l’essentiel. Les bergers se sentent abandonnés dans cette affaire pour une histoire qui les dépasse. C’est la ville contre la campagne. Deux mondes qui se regardent en chiens de faïence. Une montagne colonisée par les loisirs, réglementée par le haut et qui échappe de plus en plus à ceux qui vivent de la terre.
Nous laisserons la conclusion à Pierre Cadeac, dresseur d’animaux pour le film. À un habitant de Thorens qui se demandait, hier, à quoi sert le loup, il répondait: «À rien. Le loup, c’est comme Mozart, cela ne sert à rien.»

Deux mondes, on vous dit…

Commentaires sur l’article « Bergers, chasseurs et éleveurs bloquent un transport …de Loups »

3 réponses

  1. Il ne faut pas pousser « mémé dans les horties » ce n’est que du cinéma, les loups qui viennent sont dressés par des personnes compétentes qui connaissent leur métier et qui vont faire très attention à leurs animaux. Les gens mélangent tout et c’est bien dommage amitiés

  2. la bêtise humaine est terriblement effrayante, j’ai tres peur des araignées, et pourtant je sais qu’elles ont un role dans la nature, rien ni personne ne sert a rien, sauf sans doute les crétins qui le croient  !

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