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Les « bergers » découvrent la vie de berger

Il ne se contente pas que d’égorger sauvagement les moutons. Le loup des Vosges est désormais créateur d’emplois.

Dossier

Le bénéficiaire s’appelle Jean-Philippe Rémy. Ce Bressan de 22 ans a été recruté en tant qu’aide berger. C’est la mesure phare imaginée par la préfecture pour faire face aux massacres perpétrés depuis le mois d’avril dans le massif vosgien. Rémunéré à 80 % par l’État et à 20 % par les éleveurs, il partage son temps entre les cinq éleveurs touchés, à Ventron, Cornimont et La Bresse. À raison d’une journée de huit heures par semaine chez chacun des concernés. Un CDD mensuel, qui pourrait courir jusqu’à la mi-novembre, période à laquelle les bêtes devraient regagner les bergeries pour l’hiver.

«Attention, mon travail n’est pas forcément d’aller chercher le loup. Je suis plutôt là pour seconder les éleveurs dans leurs tâches quotidienne s pour compenser le temps qu’ils passent à courir après leurs cadavres», prévient le jeune homme. En début de semaine, il a participé à la tonte des moutons à Ventron et planté des piquets pour délimiter des parcelles à Cornimont.

Au bout du rouleau

Ce jeudi, sur les hauteurs de La Bresse, à proximité du col du Brabant, le tout jeune technicien de production agricole travaille pour le compte de Jean-Yves Poirot. Il vient de passer la matinée à débroussailler l’herbe attenante à une clôture électrique : «Tout contact avec le fil occasionne une fuite d’électricité. Pour l’instant, le parc est inoccupé, mais l’éleveur va y mettre prochainement ses bêtes alors je prépare le terrain.».

Sa présence n’a rien de superflue, à écouter l’éleveur. «Mes bêtes sont disséminées en divers endroits. Avant l’arrivée du loup, je passais les voir une fois par semaine. Depuis, je me lève tous les matins avec la peur d’une nouvelle attaque. Et je suis obligé de faire la tournée de tous mes parcs quotidiennement pour m’assurer que tout va bien», explique Jean-Yves Poirot. Une activité pour le moins chronophage. Qui se fait forcément aux dépens d’autres tâches courantes.

L’éleveur a les traits tirés et le regard hagard de celui qui est au bout du rouleau. Il ne sait plus si on est mardi ou jeudi, s’emporte à chaque question et en veut à la terre entière. À lui seul, Jean-Yves Poirot revendique douze attaques : «Je suis le recordman.». Une performance dont il se serait bien passé. Au total, il a perdu 22 agneaux et brebis et un poulain. «La préfecture veut nous financer l’installation d’autres clôtures électriques et de cerbères, ces machines qui envoient des détonations et des flashes. Mais pour poser tout cela, il faut de la main-d’œuvre. Pour l’instant, l’État fait des économies de bout de chandelle», peste celui qui demande l’arrivée d’un deuxième aide berger d’ici à la mi-novembre. «Les indemnisations, je m’en fous. Je demande juste à ce que mes animaux paissent en paix.»

Source : Le R.L.

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Photographie d’illustration

Cet article est significatif par la phrase emblématique que prononce le « berger » : « Mes bêtes sont disséminées en divers endroits. Avant l’arrivée du loup, je passais les voir une fois par semaine […] ».

Il y a longtemps que ces néo-bergers n’ont plus envie de vivre avec leurs bêtes, ce qui serait un minimum, surtout depuis le retour du Loup.

Nous touchons ici du doigt l’un des problèmes du pastoralisme français : avoir des « bergers » ayant des comportements de bergers, comme leurs homologues européens.

association Le Klan du Loup

Commentaires sur l’article « Les « bergers » découvrent la vie de berger »

1 réponse

  1. Oui a lire tout leur pleurnicheries , et leur aveux Que les animaux ne sont pas surveillé.

    On constate la qu’ils ne sont plus les vrais bergers d’autrefois,  qui était avec leurs animaux, Maintenant les animaux doivent se protéger tout seul.

    Et bien qu’il embauchent des âne s’il ne sont pas capable de faire correctement leur travail comme faisaient leurs ancêtre bergers.

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