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Le billet lupin d’Anne Ménatory – 2

Réchauffement climatique sur fond de catastrophe à répétition, réfugiés économiques toujours plus nombreux vers des Eldorado de plus en plus hypothétique, biodiversité en berne en de nombreux endroits, etc…

La Planète souffre, c’est une évidence. Et les solutions des bons apôtres ne manquent pas : moins consommer ou mieux consommer, passage à l’électricité pour les moyens de transport individuel, éloge de la récupération en matière alimentaire ou vestimentaire, etc..
Sans oublier tous ceux qui croient au « génie de l’Homme » et qui sont persuadés que des trouvailles, aussi miraculeuses que techniques, nous permettront de continuer notre course folle toujours plus loin.

Il est permis de ne pas être d’accord avec cette vision optimiste des choses. Car, dans son délire prométhéen, l’Homme ne cesse de se brûler et de réduire en cendres ce qui l’entoure.
La décroissance pour tous (en tout cas pour tous ceux qui ont connu la croissance, et pour tous ceux qui y accèdent goulûment et sans a priori) ne résoudra pas le problème.

Disons les choses crûment : l’expansion de l’espèce humaine est devenue folle, et elle menace l’espèce humaine elle-même.

Prenons aussitôt les précautions d’usage, en cette période où il n’est pas bon de sortir des sentiers étroitement balisés par les gardiens de l’orthodoxie : il ne s’agit pas d’un appel à un malthusianisme borné et injuste. Il s’agit simplement d’un constat.

Car en son temps, Claude Levi-Strauss a pu dire : « on ne connaîtra jamais notre bonheur d’être 3 milliards et demi ». Le grand anthropologue se disait volontiers inquiet devant cette explosion démographique. Et la plupart de ceux qui s’intéressent à la Nature le sont aussi.

Il y a près de 30 ans, le commandant Cousteau, lui aussi avait lancé une pétition pour les générations futurs, alertant sur le phénomène de surpopulation, en appelant à la mise en place de mesures d’éducation dans les endroits où la pression est la plus forte.

Aujourd’hui, alors même que les temps de réaction sont de plus en plus courts, et que la diffusion instantanée de l’information ne favorise pas toujours la réflexion pas plus que des relations sociales apaisées, ce type de discours semble devenu inaudible.

Et pourtant il y a urgence.

Récemment, une étude faisait état de la disparition d’environ 30% des passereaux dans nos campagnes, pointant du doigt certaines pratiques agricoles.
Une étude allemande faisait état de la disparition inquiétante, et à très grande échelle, de trop nombreuses variétés d’insectes…

Que se passera-t-il lorsque la population humaine atteindra les 10 – 12 milliards ?

Prédateur pour sa survie, l’Homme continuera de piller, massacrer, dévorer tout ce qui l’entoure, avant de s’en prendre à lui-même.
C’est probablement ce qu’a voulu dire Nicolas Hulot en évoquant, il y a quelques semaines, « la fin du monde ».

Il me semble que l’on devrait plutôt dire « la fin de notre monde » ou mieux « la fin de notre espèce », car la planète, elle, se remettra fort bien de la disparition des humains.

Anne Ménatory, pour Le Klan du Loup

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