Photographie en gros plan de l'œil d'un loup vu de face.

Le billet lupin d’Anne Ménatory – 3

Le loup ne laisse pas indifférent, tant mieux.

Avec l’amorce de son retour sur notre territoire national, il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre cet animal qui n’a que le tort d’être un prédateur. C’est-à-dire d’apprécier certaines nourritures que l’Homme apprécie aussi. Et avec tous les inconvénients que cela suppose, il ne faut pas se le cacher, même si les moyens mis en œuvre en termes de coopération, aides diverses et subventions de toutes sortes ne sont pas négligeable non, et cela simplement pour que, dans des zones dites naturelles, voire protégées, on ne trouve pas que des animaux domestiques -ce qui, convenons-en, serait un non-sens voire une escroquerie intellectuelle et morale.

Le loup, et je l’affirme bien volontiers, ne doit pas considérer le troupeau de l’éleveur comme son garde-manger -c’est une évidence- et l’éleveur est en droit de le protéger.
Mais le contribuable, qui participe grandement à la survie -voire parfois à la bonne santé- de l’agriculture de ce pays, peut quand même avoir son mot à dire.
Cela aussi doit être affirmé, surtout lorsque, et c’est le cas aujourd’hui, on se gargarise tous azimuts de la notion de biodiversité.

Il existe toutefois un autre danger que celui de se faire tirer dessus, pour le loup. C’est celui des prosélytes de la 25ème heure -ou des écologistes nouvellement convertis, comme on voudra.
Certains, pas tous heureusement, en viennent à prêcher avec le zèle des nouveaux adeptes, c’est-à-dire à la fois avec ignorance et maladresse. Parfois persuadés qu’ils viennent de croiser le chemin d’un loup, ils ameutent le voisinage et s’autoproclament « spécialistes ».
Le chien de ferme, à l’oreille rabattue et à la queue en trompette n’en demandait pas tant, et le loup se serait passé d’une telle publicité qui ne peut que faire croire qu’il est beaucoup plus répandu que ce qu’il est réellement.

Je dois dire que je suis un peu irritée par ces gens qui volent au secours de la victoire.
Mon père les appelait les « résistants d’opérette », voire les « pique-assiettes ». Et il ne les confondait pas avec tous ceux qui se préoccupent sincèrement de protection animale, sans chercher à s’attribuer des lauriers qu’ils n’ont aucunement tressés.

La protection du loup, et celle des autres espèces animales aussi, évidemment, exige des connaissances, de l’expérience, de l’abnégation et du courage -et certainement pas l’envie de paraître à bon compte.

C’est pour cela que j’apprécie Le Klan du Loup qui, contrairement à des officines dument subventionnées, s’efforce de faire connaître et donc comprendre, la vie dans sa belle diversité.

Anne Ménatory pour Le Klan du Loup

Commentaires sur l’article « Le billet lupin d’Anne Ménatory – 3 »

2 réponses

  1. Cette analyse d’Anne (que nous avons connue au Parc du Gévaudan et que nous avons perdue de vue depuis de nombreuses années) est la stricte vérité, nous retrouvons bien là son amour de la nature et de la vie sauvage que nous partageons avec elle.
    Annie et Maurice.

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