Logotype du journal Le Dauphiné Libéré.

Braconnage : le tueur de Loup mis en examen

Trois heures derrière les quatre colonnes du tribunal de Bonneville. Et tout un village qui retient sa respiration. Après 48 heures de garde à vue, le chasseur du Petit-Bornand-les-Glières, qui a avoué avoir abattu un loup jeudi soir, a repris la route de ses montagnes dans la voiture de son frère.

Hier après-midi, il répétait dans le secret de l’instruction, devant le parquet et le juge, ce qui l’avait poussé à abattre l’animal : toutes les carcasses retrouvées mortes ces derniers mois, et cette nouvelle attaque de chamois devant témoins. Quelques heures plus tôt, dans la maison du lieutenant de louveterie, sur les hauteurs des gorges du Borne, éleveurs et chasseurs avaient discuté des évènements, redoutant la décision judiciaire.

« Chasseurs et agriculteurs, nous le soutiendrons jusqu’au bout »

Même si l’enfant du pays est ressorti sans menotte, il a été mis en examen pour chasse illicite, détention, destruction et transport d’animal protégé. Il est aussi placé sous contrôle judiciaire assorti de diverses interdictions, comme celle de chasser ou de détenir une arme. Au village, on se réjouit de le voir rentrer au bercail, mais on ne soufflera que quand le tribunal aura délivré son dernier jugement.

« Oui, il a fait une faute mais quand on voit les moyens déployés pour ça, on ne peut que s’inquiéter de la suite… », redoutait, hier, Christophe Fournier, membre de la fédération de la chasse et lieutenant de louveterie sur le secteur des Glières. Tous ont encore l’image de samedi matin : un ballet de gendarmes, venus faire le ménage au domicile du trentenaire, perquisitionnant tout son matériel de chasse. Hier, la colère avait toutefois fait place à un élan de compassion et de solidarité dans les foyers du « Petit-Bo ». On ne parlait plus, comme la veille, d’aller jeter du fumier « là ou ça dérangeait », mais les fourches des agriculteurs et les fusils des chasseurs pointaient toujours dans le même sens : « On veut qu’il sache qu’il n’est pas seul. Ses parents et son frère sont anéantis. C’est dur, ce qui arrive à cette famille. On restera derrière lui, jusqu’au bout. Toute forme d’actions n’est pas exclure, s’il le faut… ».

C’est la tête haute, le chapeau solidement enfoncé dessus, que cet enfant du pays, décrit ici comme « un homme de terrain, aux grandes valeurs cynégétiques, qui s’est laissé dépassé par la passion », a répondu de ses actes.
« Couragement et avec loyauté, il a avoué, en réexpliquant les faits devant le juge », déclarait, hier soir, son avocat Me Puthod, du barreau de Bonneville. Derrière les quatre colonnes du tribunal, il n’a d’ailleurs pas hésité à reconnaître qu’il « ne regrettait pas son acte », mais qu’il « regrettait seulement d’être là ». Tandis qu’au pied du mont Jalouvre, d’une même voix, les représentants de la chasse et du monde agricole prenaient leur respiration pour lâcher d’un ton théâtralisé : « Les loups ont choisi le massif des Glières pour s’installer, mais rappelons que ça a toujours été ici le pays de la Résistance. »

Le Dauphiné Libéré
Logo du Dauphiné Libéré.
Le Dauphiné Libéré, journal d’opinion , anti-loup

Cet article du Dauphiné Libéré est fidèle à la politique du journal en matière de loup : être clairement anti-loup et assurer un soutien total aux assassins de Canis lupus italicus.

association Le KLan du Loup


Lire notre article précédent en cliquant ici

Commentaires sur l’article « Braconnage : le tueur de Loup mis en examen »

1 réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *