Photographie de Paul Watson devant l'un des bateaux de Sea Shepherd.
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Pour un traître, point de pardon

Comment réagir à l’insignifiance des détracteurs, des traîtres, des opposants et des pleurnichards ?

La réponse est simple : ne le faites pas

Sea Shepherd ne convient pas à tout le monde. Nous ne sommes certainement pas la tasse de thé de tous et nous n’aspirons pas à l’être. Il est impossible de plaire à la terre entière.

Sea Shepherd est un mouvement.

Nous sommes une organisation controversée et nous savons que nous suscitons les critiques. Nous en recevons même tellement que j’ai tendance à considérer leur nombre comme une médaille honorifique.
Nous disons des choses que les gens ne veulent pas entendre et nous faisons des choses que certains désapprouvent.

Sea Shepherd est un mouvement qui s’attaque à des problèmes impossibles en trouvant des solutions impossibles.

De nombreuses personnes nous rejoignent et beaucoup d’autres s’en vont, mais celles qui en ont l’étoffe restent.

Ces personnes n’abandonnent pas et ne se vengent pas contre les autres car, contrairement aux dégonflés, elles ont le sens de l’engagement et du courage et ne manquent ni d’imagination ni de passion.

Depuis 40 ans, j’assiste aux va-et-vient des bénévoles. Ils viennent pour diverses raisons et repartent pour diverses raisons également.
Certains viennent pour l’aventure, d’autres parce qu’ils veulent changer de vie, et d’autres encore pour passer du temps en mer. Ceux-là sont utiles mais ne figurent pas parmi ceux dont le soutien est inébranlable.

Certains viennent parce qu’ils pensent que je suis une espèce de gourou (Je ne plaisante pas. Mais je n’en suis pas un.) Ces personnes, généralement une fois qu’elles ont appris à me connaître et qu’elles se sont rendues compte que je suis un simple être humain, sont en réalité déçues que je ne sois pas infaillible et réagissent souvent de manière hostile.

Ceux qui nous rejoignent parce qu’une vraie passion les anime sont ceux qui gardent le cap. Ces personnes-là sont celles qui sont toujours parmi nous après plusieurs années de campagne.

Le leadership de Sea Shepherd se développe naturellement. Je ne suis pas là pour tenir la main de qui que ce soit. Mon but est d’encourager les gens à se servir de leur imagination et à trouver le courage nécessaire pour rendre possible l’impossible. Chez nous, les leaders sont des leaders parce qu’ils savent guider et encourager les autres.

N’importe qui posant un regard objectif sur les opérations de Sea Shepherd verra que l’organisation est restée fidèle à ses objectifs premiers. Nous n’avons jamais vendu notre âme au diable. Nous sommes restés petits, efficaces et rentre-dedans, nous allons là où les autres refusent d’aller et faisons ce que les autres n’ont pas la volonté et le courage de faire.

Bien sûr, nous faisons parfois des erreurs. Tous les grands mouvements se bâtissent sur des erreurs qui sont en réalité des enseignements de la vie.

Au fil des années, nous avons dû faire face à notre lot de trahison, de tromperie et de sabotage en interne mais il faut s’attendre à ce genre de choses, et le meilleur moyen de gérer les trahisons, qui ne sont ni plus ni moins que des leçons apprises par des expériences douloureuses, c’est de les ignorer. Refusez d’entendre leur voix.

Lorsqu’un écrivain australien est monté sur l’un de nos bateaux en invoquant de faux prétextes alors qu’il comptait écrire un livre qui allait soutenir la pêche à la baleine et dénigrer nos actions, nous l’avons isolé avec succès en l’ignorant et son livre n’a pas abouti. Il voulait que nous l’attaquions en justice. Il nous faut toujours faire le contraire.

Il y a des gens que j’aurais dû ignorer, mais je ne l’ai pas fait. Ces leçons m’ont coûté cher et même restreint ma liberté individuelle.

Nous ne pouvons pas permettre à de telles personnes de nous diviser. Nous ne pouvons pas leur donner de l’importance en leur laissant croire que ce qu’ils racontent a la moindre importance. Cela n’en a pas, pas lorsqu’il s’agit de nous détourner de notre objectif. Nous devons les traiter comme un moustique sur le pare-brise et nous débarrasser de leur énervement d’un coup d’essuie-glace en faisant fi de leur négativité.

Au fur et à mesure que ce mouvement grandira, nous verrons cela se reproduire. Il nous faut séparer le grain de blé de l’épi. C’est le grain qui nous nourrit, tandis que l’épi nous tire vers le bas.

Partout sur Terre se trouvent des personnes merveilleuses, passionnées, courageuses, compétentes et imaginatives. Ce sont ces personnes que nous devons valoriser, aider, soutenir et encourager. Ce sont ces personnes dont ce mouvement a besoin.

Sea Shepherd donne aux gens les outils nécessaires pour laisser libre court à leur passion, mettre à profit leur créativité et faire preuve d’un courage sincère et productif.

Il existera toujours des détracteurs, et les pires sont ceux qui trahissent leurs compagnons de navire. Lorsqu’ils attaquent publiquement Sea Shepherd, c’est comme s’ils donnaient une grande gifle à tous leurs anciens camarades. Ces individus sont méprisables et doivent simplement ne pas être pris en considération.

Je n’accorde aucun crédit aux mesquineries personnelles. Je vois ce qu’arrivent à accomplir les personnes qui en ont les épaules, et c’est carrément impressionnant. Je sais que vous vous reconnaîtrez.

Ensemble, nous avons créé quelque chose d’unique, quelque chose qui en vaut la peine et qui fait la différence. Quelque chose qui permet de changer le monde.

Il y a des gens qui voient ce que nous avons réussi à faire, qui sont jaloux, et qui essaient donc de nous attaquer. Il y a des gens qui nous jugent parce qu’ils sont en désaccord avec nos actions. Mais nous ne faisons pas ce que nous faisons parce que nous respectons leur opinion ou que nous attendons leur bénédiction.

Nos clients sont les créatures qui vivent en mer, les esprits de l’eau, la riche diversité de la vie marine que nous protégeons du mieux que nous pouvons, dans les limites de ce qu’il nous est possible de faire.

Ce qui me donne de l’espoir, ce sont tous ceux qui rejoignent ce mouvement et qui s’engagent sur le long terme. Cela ne veut pas dire constamment. Il y en a qui partent et qui reviennent, et ça nous va. Il y en a d’autres qui partent et qui continuent à nous soutenir, et ça nous va aussi. Et il y a ceux qui restent avec nous pendant des années. Il y a ceux qui servent à bord, durant les campagnes, ceux qui servent à terre, ceux qui nous aident où ils peuvent et quand ils peuvent. Et nous chérissons chacun d’entre eux.

Et pour ce qui est des pleurnichards, des râleurs, des dégonflés, des lâches et des manipulateurs – ils n’ont aucune importance. Leurs jérémiades n’alimentent pas nos navires, leur manque d’engagement ne nettoie pas les plages, et leur manque de tolérance et d’implication ne sauve pas la vie de nos clients en mer.

Je suis stupéfait de voir que l’on permet à des gens comme ça de vivre une expérience de vie très forte en leur donnant la possibilité de réaliser quelque chose qui a véritablement du sens, mais qu’au lieu d’apprécier ces moments et profiter de ces opportunités, ils dépensent leur énergie à attaquer ceux qui leur ont donné la possibilité de vivre ces mêmes moments et opportunités. . Ce sont ceux-là qui permettent à l’ennemi de gagner du terrain et tentent d’affaiblir notre résistance. Ceux-là n’aident pas les baleines, ils renforcent leurs meurtriers. Ces gens sont superficiels, lâches, indignes de confiance et servent les intérêts des baleiniers et des braconniers.

Nous avons eu des personnes qui, après quelque temps passé avec nous, croient pouvoir tout faire tout seul. Parfois c’est le cas, mais la plupart du temps ils échouent. Alex Pacheco a quitté Sea Shepherd avec une attitude positive et s’est servi de son expérience pour aller au bout de sa passion, ce qui l’a amené à fonder PETA. D’autres sont partis avec une attitude négative et ont échoué lamentablement, et on a plus guère entendu parler d’eux après leur départ.

Le message principal que souhaite faire passer Sea Shepherd à tous ses équipages, bénévoles et sympathisants, c’est que chacun d’entre nous a le pouvoir de changer le monde, mais que ce pouvoir est uniquement efficace si les motivations sont honorables et l’énergie positive.

On ne devrait pas parlementer avec les défaitistes, les ronchons et les trolls. Ils ne comptent pas, et ils n’ont jamais compté.

Texte de Paul Watson (SSCS)
Photographie de Paul Watson devant l'un des bateaux de Sea Shepherd.
Paul Watson (SSCS) photo : B.Sidler

J’ai souhaité faire publier ce texte du Capitaine Paul Watson car j’en partage (presque) toutes les grandes lignes.

La seule différence, en ce qui concerne l’association Le Klan du Loup, c’est que nous n’avons pas (encore…) été victime de traitrise interne.

Depuis quelques années, le Klan du Loup essaie, modestement, et au niveau qui est le sien, de s’inspirer de Sea Shepherd. En effet, pourquoi réinventer chez soi quelque chose qui fonctionne très bien ailleurs…?

Certes, le Klan du Loup est un nain face au géant Sea Shepherd, mais Paul Watson et son mouvement sont pour moi une source d’inspiration, tant pour l’organisation que pour leurs combats en faveur du Vivant.

Comme la SSCS, Le Klan du Loup a ses détracteurs. Ils sont nombreux et s’agitent beaucoup, comme des poux pubiens dans un verre d’eau…

Le Klan du Loup ne s’est jamais voulu une association « de masse ». Nous n’avons pas de frais fixes, par d’immobilier, pas de voiture de fonction, pas de salaire de permanent, mais surtout, nous préférons la qualité à la quantité, la fidélité au consumérisme. C’est sans doute pour cela que Le Klan du Loup existe depuis février 1999 et peut modestement s’enorgueillir d’avoir défendu, avec la même constance, la politique du « zéro tir à tuer le Loup ».

« La Démocratie, c’est le pouvoir des poux de manger le lions« , disait Georges Clemenceau. Je ne partage pas son propos sur la Démocratie, mais je l’adapterais volontiers à certains parasites du milieu associatif qui se servent de la Cause Animale pour se mettre en avant, sans d’autre but que la flatterie de leur égo. « Miroir, mon beau miroir, … »

Pour conclure, je reprendrai ces deux phrases de Paul Watson, que j’adapterai au Klan du Loup :

Le message principal que souhaite faire passer [le Klan du Loup] à tous ses bénévoles et sympathisant.e.s, c’est que chacun.e d’entre nous a le pouvoir de changer le monde, mais que ce pouvoir est uniquement efficace si les motivations sont honorables et l’énergie positive.

On ne devrait pas parlementer avec les défaitistes, les ronchons et les trolls. Ils ne comptent pas, et ils n’ont jamais compté.

Rodolphe Gaziello
Président-Fondateur du Klan du Loup


Mise à jour le 30 novembre 2023 :

Le texte de Paul Watson était prémonitoire car, entre 2019 et 2023, ce dernier est évincé de Sea Shepherd qu’il avait pourtant créée.

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