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Le Loup, gestionnaire de la faune

« Loup et lynx participent à la sélection naturelle des ongulés et cervidés: c’est la gestion de la faune la plus élaborée et éthiquement correcte »

L’expansion des populations de loups de souches italiennes rend incontournable le retour naturel de ce carnivore, symbole d’une nature libre et sauvage, dans notre pays (Suisse). Le loup retrouve la place qui a été la sienne pendant des siècles, selon une loi de la nature: les grands prédateurs cherchent à étendre leur territoire. Il est favorisé par la vitalité de notre faune; le prédateur ne revient pas à cause des moutons mais parce qu’ongulés et cervidés prolifèrent. Les moutons n’étant au plus que la moitié de l’année sur les alpages, ils ne jouent qu’un rôle accessoire dans la relation entre prédateurs et proies.
Le loup est maintenant bien implanté dans le sud des Alpes; non seulement il y restera, mais sa population ira en s’accroissant. Plusieurs témoignages montrent que le loup est vraisemblablement présent également dans notre canton (Vaud) depuis plusieurs années.

Entre l’Italie et la France, les Alpes comptent quelque 150 loups. L’accroissement annuel net de cette population étant d’environ 20%, on peut s’attendre à son doublement après quatre ans. Une partie de ces loups partira coloniser d’autres territoires, dont les Alpes. Les spécialistes (notamment au sein de l’association Fauna.vs) tablent ainsi sur l’émigration d’une trentaine d’individus en 2007 et peut-être plus par la suite. Certains de ces loups ne manqueront pas de visiter le Valais et le canton de Vaud.

Dans notre canton (Vaud), autorités, surveillants de la faune, écologistes et éleveurs de petit bétail ont à cœur de gérer le retour du loup dans la concertation, par d’autres moyens que le fusil. Il faut féliciter nos autorités qui, lors des premiers signes de réapparition du loup, n’ont pas cédé à la panique et ont pensé mesures de protection plutôt qu’exclusion. Le retour du loup a été un signal d’alarme parmi les éleveurs et on n’a guère enregistré de réactions négatives parmi ceux-ci: les troupeaux sont correctement gardés (enclos pour la protection de nuit, voire même de l’après-midi, recours aux chiens de protection et surtout présence constante du berger). Cette vigilance porte ses fruits, puisqu’il n’a été enregistré qu’une petite dizaine d’attaques de prédateurs durant la saison d’estive qui vient de s’achever.

Les cas d’attaques de lynx sont certes navrants et on comprend le courroux des éleveurs. Mais il faut relativiser ce type de prédation. Quelque 5000 à 10 000 moutons – entre 2 et 4% du total des ovins à l’estive – meurent chaque année sur les alpages suisses, tous facteurs confondus (chute, foudre, maladies, chiens etc.), mais à l’exclusion des attaques de prédateurs. Celles-ci se limitent à moins de 200 têtes annuellement. Sur le canton de Vaud, ce chiffre n’est pas dramatique: sur les quelque 5000 à 7000 ovins à l’estivage, les prélèvements du lynx ces quatre dernières années se sont élevés à moins de 10 moutons ou chèvres annuellement.

En contribuant à la dispersion des populations de chamois et de chevreuils et en les maintenant sur le qui-vive, loup et lynx participent à la sélection naturelle et au maintien d’une population d’ongulés forte et saine. La forme la plus élaborée et la plus éthiquement correcte de gestion de la faune.

Commentaires sur l’article « Le Loup, gestionnaire de la faune »

1 réponse

  1. Un petit coucou du soir pour lire vos articles car ça fait un petit moment que je ne suis pas passée vous rendre visite amtiés domi

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