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Les Louves suédoises en mal de Loup finlandais

Il reste invisible. Personne ne sait exactement où il se trouve. Mais des traces d’ADN, prélevées sur le cadavre d’un renne, ont permis de confirmer la présence d’un loup d’origine finlandaise dans le comté de Dalécarlie, au centre de la Suède, mi-juillet. L’émotion est grande chez les scientifiques. «Nous attendions ça depuis plus de quinze ans», s’exclame le chercheur Olof Liberg.

Consanguinité

Pour la première fois depuis 1990, un loup finlandais vient de parcourir des centaines de kilomètres pour rejoindre une meute suédoise. Avec à la clé, la possibilité de sauver l’espèce en Scandinavie, menacée par la consanguinité. A condition que le prédateur s’accouple avec une femelle suédoise. Pour Olof Liberg, qui coordonne le Réseau de recherche scandinave sur les loups (Skandulv), «c’est sensationnel». Les chercheurs espéraient depuis longtemps qu’un loup étranger vienne se mêler à une meute suédoise. Une nécessité pour régénérer l’espèce. Car les 150 loups, qui vivent dans le centre de la Suède, appartiennent à la même famille. Ils sont les descendants des trois loups finlandais qui avaient immigré en Suède en 1980 et 1990, sauvant l’espèce d’une extinction certaine. Résultat : «Le niveau de consanguinité est tel aujourd’hui qu’il est plus élevé qu’au sein d’une fratrie», déplore Olof Liberg.

La situation préoccupe les scientifiques. La reproduction n’est pas suffisante pour garantir la survie de l’espèce. Si l’arrivée du loup finlandais ne résout pas le problème sur le long terme, «elle permet en tout cas de repousser de plusieurs années le moment où la situation deviendra critique», constate le coordinateur de Skandulv.

Le loup finlandais n’est pas le premier à avoir traversé la frontière suédoise. Mais il est le seul, depuis 1990, qui ait réussi à atteindre le centre de la Suède. Un véritable exploit, puisqu’il a dû franchir plusieurs centaines de kilomètres entre l’est de la Finlande, dont il est certainement originaire, et la frontière suédoise, puis un millier de kilomètres supplémentaires pour arriver en Dalécarlie. Et ce, en évitant les chasseurs, qui ont tué ses deux congénères qui l’avaient précédé, l’an dernier. Chaque année, entre 10 et 20 % des prédateurs tombent ainsi sous les coups de fusil des chasseurs ou des éleveurs, prompts à défendre leurs troupeaux. Le sujet soulève les passions en Suède.

Hors la loi

En marge des dernières élections municipales de septembre, quatre communes de Dalécarlie ont voté par référendum en faveur d’une extension du droit de chasse. Depuis mars, il est autorisé en Suède d’abattre un loup jugé menaçant à l’égard d’un animal domestique, y compris lorsqu’il se trouve à distance d’un enclos. «Les loups sont désormais hors la loi», constate Klas Hjelm, de la Société suédoise de conservation de la nature (SNF). Ils restent pourtant menacés. Il faudrait au moins 200 prédateurs pour assurer la survie de l’espèce. Ils ne sont que 150. Les chercheurs espèrent que d’autres loups finlandais suivront. Et puis, ils rêvent d’une première portée de louveteaux suédo-finlandais à l’automne.

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