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Le « parler vrai » d’un éleveur de brebis

« Cette fois-ci j’en ai marre, je crois que je vais tout laisser tomber. À quoi sert de continuer d’élever des brebis si c’est pour se les faire bouffer » : Vincent Alexandron est exploitant en GAEC à Bleu, commune de Polignac, avec son frère, Paul-Patrice. Le groupement agricole d’exploitation en commun possède deux productions : un élevage avicole « les poussins de la Souleïe » et un cheptel ovin en agriculture biologique, qui est passé ces dernières années de 300 à 180 brebis.

Les attaques ont repris

Depuis un certain temps, les parcs, installés entre Marmilhac et Blanzac sont victimes d’attaques de chiens. Vincent Alexandron a du mal à cacher sa colère : « On parle du loup, mais on oublie que les chiens font bien plus de ravage ». L’éleveur affirme avoir perdu une vingtaine de brebis l’an dernier (dont 10 ont dû être euthanasiées). Une cinquantaine n’a pas agnelé.
Or, les attaques ont repris ce printemps. L’exploitant a rapproché ses animaux de son exploitation. À peine ces dernières semaines les avait-il remis dans les parcs habituels qu’il retrouvait ses brebis « affolées ». Et puis, la semaine dernière, cinq ont été mordues, toujours aux jarrets et aux pieds. Vendredi, des bêtes ont subi encore le même sort. La nuit précédente, un appareil photo avec détecteur a pris plus de 500 clichés sur lesquels on voit les bêtes apeurées, courant en tous sens. Mais pas de trace de chien ! L’éleveur possède bien une chienne patou des Pyrénées, mais rien n’y fait. Dans le passé, il lui est arrivé d’avoir jusqu’à quatre chiens pour garder le troupeau. « Les contraintes sont trop importantes et la présence de chiens gêne les randonneurs », regrette Vincent Alexandron qui ne sait plus aujourd’hui à quel saint se vouer. Les bêtes blessées finissent, soit par s’avorter, soit par être victime d’infection avec la chaleur.

D’autres exploitations victimes

Les larmes aux yeux, l’éleveur de Bleu assistait vendredi après-midi, impuissant à l’agonie de deux brebis qu’il avait ramenées dans sa bergerie en attendant un vétérinaire. « Franchement, j’en ai mal au ventre », se lamentait le propriétaire.
Selon lui, il ne serait pas le seul à subir ce fléau des chiens errants. À Rachat, Chanceaux ou encore Saint-Geneys-près-Saint-Paulien les éleveurs ne comptent plus les pertes subies. Vincent Alexandron vient de déposer plainte auprès de la gendarmerie de Saint-Paulien. Selon lui, la situation ne s’améliorera pas « tant qu’on aura des propriétaires de chiens au comportement irresponsable ».

L’Eveil

Photographie d'un petit troupeau de mouton dans un champs.

Pour les défenseurs du Loup, les propos de cet éleveur ne sont, hélas, pas une surprise

Celui-ci est doublement victime : victime des attaques de chiens errants/divaguants mais aussi victime des syndicats corporatistes agricoles qui jouent la carte du Loup et des indemnisations qui vont avec. Cela leurs évite de s’attaquer aux vrais problèmes de l’élevage ovins en France.

Evidemment, les habituelles pleureuses sur le sort des brebis n’ont eu aucun mot ni geste de solidarité pour cet éleveur.
Sans parler du risque de représailles qu’encourt cet exploitant ; pour les anti-loups, la vérité n’est pas bonne à dire.

Un bémol, cependant : nous ne partageons pas l’avis de Vincent Alexandron sur le patou. Bien éduqué, celui-ci est efficace.
Quant aux randonneurs, ils doivent être mieux informés sur l’attitude à adopter en présence d’un troupeau.

Enfin, n’oublions pas que rien ne remplace la présence humaine à côté d’un troupeau.

association Le Klan du Loup

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