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« Tuez-les tous, Royal reconnaîtra les siens »

Dans un monde normal, nous ne parlerions pas du loup ; ce serait un non-sujet. Le grand canidé tient pourtant le haut du pavé de l’actualité parlementaire – le projet de loi sur l’agriculture, adopté en deuxième lecture par l’Assemblée le 10 juillet [2014], doit permettre aux éleveurs de le tuer sans trop de tracasseries – et attire autant de ferveur que d’animosité.

Pourtant, seuls quelque 300 individus [une centaine pour l’association Le Klan du Loup] sont présents en France, où ils seraient responsables de la mort d’environ 6 000 ovins par an – soit 0,08 % du cheptel national. Spécialiste de la question au Monde, Audrey Garric a calculé que, même en ne considérant que le cheptel des départements où Canis lupus est présent, le taux de pertes dû à cet implacable tueur reste autour de 0,2 %.

La haine focalisée sur l’animal semble donc assez disproportionnée, et l’empressement des politiques à répondre à cette colère est, lui aussi, assez paradoxal. Car, selon un sondage conduit fin 2013 par l’institut IFOP pour l’Association pour la protection des animaux sauvages, il semble y avoir un consensus assez large dans l’opinion pour préserver l’animal. A la question de savoir s’il est « acceptable d’abattre des espèces protégées telles que le loup, le vautour, le bouquetin au motif qu’elles peuvent représenter un risque », trois Français sur quatre répondent par la négative.

Les esprits chagrins rétorqueront que c’est là l’effet d’une lubie d’urbains « écolo-bobos » vivant loin de la nature et de ses réalités.

PAS RÉDUCTIBLE AUX SCHÉMAS POLITIQUES

Mais, là encore, surgit un autre paradoxe. Car c’est exactement le contraire. Environ 77 % des ruraux refusent l’abattage du loup, contre 73 % des Parisiens… Et ce, malgré les risques présentés par l’animal, dont le territoire s’étend rapidement. Ainsi – et c’est une autre étrangeté de cette histoire –, le loup présente un risque dont personne ne tire de bénéfice tangible et, pourtant, il est plébiscité. De même que ceux qui le détestent ont peu de raisons de le détester, ceux qui le défendent n’ont à peu près aucune raison (matérielle) de le faire.

Autre surprise : la question du loup n’est pas réductible aux schémas politiques classiques. Ainsi, selon l’IFOP, les plus hostiles au loup sont plutôt centristes. Environ 40 % des sympathisants de l’UDI jugent ainsi acceptable l’abattage de la bête, suivis par le Front de gauche (36 %), l’UMP (30 %) puis, à égalité, par le Front national et le Parti socialiste (25 %), puis enfin par Europe Ecologie-Les Verts (10 %). La catégorie socioprofessionnelle et le niveau d’études ne semblent pas plus probants que le vieux clivage droite-gauche.

Les deux seules lignes de partage qui paraissent structurer l’opinion sont le genre et l’âge : les hommes sont plus probablement hostiles au loup que les femmes, et les personnes âgées plus que les jeunes. Le pouvoir politique étant plus probablement l’apanage des hommes âgés que des femmes jeunes, nous tenons peut-être là un début d’explication à notre premier paradoxe, celui de savoir pourquoi il faudrait, à ce point, légiférer contre le loup.

Source : Le Monde

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Dessin sous copyright © Merci à Pascal Melan pour son autorisation de publication

Il n’y a qu’une ministre française de l’écologie qui peut avoir l’imbécile idée de relancer l’extermination du Loup, et ce contre l’avis de 80% de la population.

association Le Klan du Loup

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